1 - Quand les indigènes brisent l’écran A propos du film Indigènes de Rachid Bouchareb
Africa Review of Books,
Vol. 4 No. 2 (2008): Africa Review of Books, Volume 4, n° 2, 2008
Abstract
Indigènes est, à la fois, film de guerre, film à message et film d’auteur. Pour y évoquer ces contingents de Maghrébins qui contribuèrent, dans une grande proportion, à libérer la France, Rachid Bouchareb a trouvé le ton juste, s’appuyant sur quatre comédiens crédibles, puisque issus de l’émigration et symbole de cette élite (modèle) qui a réussi à percer dans la société française. Personne, auparavant, ne s’était encore attaché à restituer le sort de dizaines de milliers d’Africains qui, enrôlés dans l’armée française, ont participé à la libération d’un pays lui-même colonisateur et qu’ils considéraient, encore massivement, comme leur patrie. Rachid Bouchareb vient de le faire en réalisant un des plus grands succès du cinéma français de ces dernières années.
Rappelons le contexte historique : Juin 1940, la France a signé un armistice avec l’Allemagne consacrant sa défaite et son occupation. 1 400 000 soldats français sont emprisonnés. Le général De Gaulle, chef de la résistance en exil, entreprend de reconquérir sa patrie. Ce projet a besoin d’énormément d’hommes en armes: les tirailleurs sénégalais (environ soixante dix mille hommes), et maghrébins (trois cent soixante mille hommes), vont constituer le gros des troupes. Grâce à cette armée, la France sera libérée, après cinq ans de combats et d’immenses pertes humaines et matérielles, et une ultime bataille dans les Vosges, sous des tempêtes de neiges et un thermomètre descendant jusqu’à -30°. C’est un succès qui permet à l’armée française de pénétrer dans la plaine d’Alsace et d’atteindre les rives du Rhin. Le 8 mai 1945, les armées hitlériennes vaincues signent à Berlin leur acte de reddition : la guerre est terminée. Au prix de 14 000 morts, les « indigènes » ont ainsi pris une part essentielle à la libération de la France ; mais à la fin de la guerre, tous les éloges et les privilèges iront aux forces françaises de l’intérieur, tandis que ces Algériens, Marocains, Tunisiens seront les oubliés de l’histoire...
Keywords
- UNION AFRICAINE, Rapport de la commission sur le cadre stratégique pour une politique de migration pour l’Afrique, Banjul, 2006.
- Ibid.
- UNION EUROPÉENNE, Troisième rapport annuel sur la migration et l’intégration, Bruxelles, 2007.
- Cité in Christiane PERREGAUX & all., Intégrations et migrations : Regards pluridisciplinaires, L’Harmattan, Paris, 2001, p. 190.
- NATIONS UNIES, Migrations internationales et développement, Rapport du Secrétaire général, 2006.
- Nous pouvons citer le cas de « Fadoul Group » qui active dans différentes branches (importation, assemblage, agriculture, alimentation, médecine...) dans plusieurs pays africains (Nigeria, Côte d’ivoire, Cameroun...).
- Où se trouve l’actuelle Addis-Abeba.
- Ce terme est peut être : 1) une transformation du terme arabe « mokhtalatîne » qui veut dire « métis », ou 2) une transformation du terme français « mulâtres ». Les deux termes renvoient au même sens.
- Thèse de Doctorat intitulée : El-wihda el-wataniyya wa mochkilat el-aqalliyyât fî Afrîqiâ (L’unité nationale et problème des minorités en Afrique), Markaz dirâsât el-wihda el-arabiyya, Beyrouth, 2ème ed., 2005.
References
UNION AFRICAINE, Rapport de la commission sur le cadre stratégique pour une politique de migration pour l’Afrique, Banjul, 2006.
Ibid.
UNION EUROPÉENNE, Troisième rapport annuel sur la migration et l’intégration, Bruxelles, 2007.
Cité in Christiane PERREGAUX & all., Intégrations et migrations : Regards pluridisciplinaires, L’Harmattan, Paris, 2001, p. 190.
NATIONS UNIES, Migrations internationales et développement, Rapport du Secrétaire général, 2006.
Nous pouvons citer le cas de « Fadoul Group » qui active dans différentes branches (importation, assemblage, agriculture, alimentation, médecine...) dans plusieurs pays africains (Nigeria, Côte d’ivoire, Cameroun...).
Où se trouve l’actuelle Addis-Abeba.
Ce terme est peut être : 1) une transformation du terme arabe « mokhtalatîne » qui veut dire « métis », ou 2) une transformation du terme français « mulâtres ». Les deux termes renvoient au même sens.
Thèse de Doctorat intitulée : El-wihda el-wataniyya wa mochkilat el-aqalliyyât fî Afrîqiâ (L’unité nationale et problème des minorités en Afrique), Markaz dirâsât el-wihda el-arabiyya, Beyrouth, 2ème ed., 2005.