6 - L’intellectuel nigérien : nul n’est prophète en son pays
Corresponding Author(s) : Kimba Idrissa
Revue africaine des livres,
Vol. 14 No 1 (2018): Revue africaine des Livres, volume 14, n° 1, 2018
Résumé
L’intellectuel public a toujours pensé son rôle dans sa société de manière équivoque ou ambivalente, témoin de la diversité de définitions attribuées à cette catégorie d’acteurs sociaux, de leurs conceptions de soi et de leurs liens à l’autre, en particulier l’Etat et leur société. En retour, la société et le politique ont développé des rapports d’attraction-rejet envers eux assez forts. Il est vrai que les intellectuels eux-mêmes n’ont pas toujours réussi à rendre leurs dires et actes plus compréhensibles. Ainsi, si Sartre, au sein d’une Europe en crise, en partie due à la confrontation des identités, qualifiait l’intellectuel de : « quelqu’un qui se mêle de ce qui ne le regarde pas »1, Collini reconnait aux intellectuels ‘a more generalogic’ commune à ces derniers en dépit de leurs origines culturelles, sociales, raciales ou autres. Edward Said,
adoptant une définition plus générique, a défini l’intellectuel public comme « le moqueur dont la position est de soulever
publiquement des questions embarrassantes, de confronter l’orthodoxie et le dogme, pour être quelqu’un qui
ne peut être facilement coopté par des gouvernements ou des corporations ».