6 - Le Portugal et son impensé colonial
Corresponding Author(s) : Cristina Robalo Cordeiro
Revue africaine des livres,
Vol. 11 No 1 (2015): Revue africaine des Livres, volume 11, n° 1, 2015
Résumé
Le Portugal a son penseur. Eduardo Lourenço (né en 1923). Dans la grande diversité de son oeuvre d’essayiste, il ne s’est en somme consacré qu’à l’étude de son pays, dont il s’est fait le confesseur ou plutôt le psychanalyste. Le quarantième anniversaire de la « Révolution des OEillets », coup d’État militaire qui, en avril 1974, a mis fin au régime dictatorial de Salazar, a incité deux chercheurs, Margarida Calafate Ribeiro (de l’Université de Coimbra) et Roberto Vecchi (de l’Université de Bologne) à rassembler, avec la collaboration de l’auteur, quelque vingt-cinq textes, dont cinq inédits, qui tous ont trait à la relation profonde, complexe, ambiguë des Portugais avec le colonialisme. Le premier de ces écrits date de 1960, le dernier de 2000, la Note préliminaire, « 40 années de retard », ayant été rédigée par Eduardo Lourenço en février 2014 : nous avons donc là plus d’un demi-siècle de réflexion sur ce que d’autres appelleraient trop vite « l’idéologie » coloniale mais que notre historien-philosophe, avec ses éditeurs, préfère, reprenant le titre d’un ouvrage précédent, désigner comme « l’impensé » du Portugal.