3 - Slavery as a Human Institution
Corresponding Author(s) : John Edward Philips
Afrika Zamani,
No 11-12 (2004): Afrika Zamani: Revue annuelle d’histoire africaine
Résumé
Un clivage existe depuis longtemps chez les universitaires spécialisés dans l'étude de l'esclavage, entre ceux qui définissent fondamentalement l'esclave comme une propriété humaine et ceux qui le considèrent essentiellement comme un être sans attaches familiales. Cet article réconcilie ces deux définitions concurrentes en recourant à la nouvelle conception de définitions popularisée par George Lakoff dans son ouvrage Women, Fire and Dangerous Things. Ces deux défini- tions proposées sont comme bonnet blanc et blanc bonnet. En Afrique, les es- claves étaient considérés comme une propriété, parce qu'il s'agissait d'individus sans attaches familiales, tandis qu'aux Etats-Unis, les esclaves étaient des indi- vidus sans attaches familiales, justement parce qu'ils étaient la propriété d'autres personnes. De même, dans d'autres sociétés, les esclaves présentaient égale- ment cette double caractéristique d'être à la fois propriété et personnes sans attaches familiales. L'esclavage est une institution humaine née de la dépendance psychologique provenant du sentiment de honte d'être dépourvu d'attaches fami- liales, honte ressentie par certains individus. Il représentait ainsi un mécanisme d'intégration de nouveaux membres au sein de la société. Il s'est étendu et s'est développé au sein des sociétés humaines, à travers diverses ramifications, qui présentaient cependant de fortes similitudes, à tel point que les esclaves étaient aisément transférables d'une culture à l'autre, cultures qui présentaient pourtant des conceptions très différentes de l'esclavage.
Mots-clés
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