3 - Some Thought on the «Trust» System in Eastern Nigeria
Corresponding Author(s) : O. N. NJOKU
Africa Development,
Vol. 5 No. 2 (1980): Africa Development
Abstract
Dans cet article, l'auteur se propose de réfléchir sur les aspects suivants du trust dans la partie Est du Nigéria: Ses origines, la responsabi lité des commerçants africains et européens dans les difficultés du système et la question de savoir qui a profité et qui a perdu dans ce système. Il justifie le choix qu'il porte sur la partie Est du Nigéria par le fait que le système y avait connu son apogée au 19e siècle.
Abordant la première partie de son exposé consacrée aux origines et au développement du système, il commence par rappeler la définition courante qu'on donne au mot trust. «Le trust est» dit-il «un système de crédits par lequel des commerçants européens avancent sous forme de crédit d'importantes quantités de marchandises à des commerçants africains intermédiaires pour une durée déterminée, durée à la fin de laquelle ils devront rembourser les commerçants européens en nature (esclaves, huile de palme, habits et ivoire). Il fait ensuite remarquer que la pratique de ce système est bien antérieure à l'arrivée des commerçants européens dans cette partie du Nigéria. Car, comme l'a souligné A. G. Hopkins le système de crédit sous cette forme y existait déjà et était habituellement consenti par des prêteurs indigènes professionnels. Ce système a dans l'ensemble bien fonctionné jusqu'au 19e siècle et l'auteur en attribue la réussite à la discrétion dont faisaient preuve les chefs africains en recommandant leurs protégés aux commerçants européens et à la prudence avec laquelle ces commerçants européens donnaient les crédits.
Mais à partir du 19e siècle, ce système commença à connaître des difficultés. Ces difficultés tiennent à deux facteurs :
- Le remplacement du commerce des esclaves par un autre com merce dit légal ;
- L'avènement des bateaux à vapeur
Avec le remplacement du commerce des esclaves par celui de l'huile de palme, le système de trust changea de nature. Il n'était plùs entre les mains des seuls africains puissants et riches qui pouvaient dispo ser d'esclaves et des rares commerçants européens mais aussi entre les mains de tous ceux, riches et moins riches qui pouvaient obtenir de l'huile de palme.
Grâce aux bateaux à vapeur il devenait possible à un plus grand nombre de commerçants européens de pratiquer ce commerce augmentant ainsi l'offre des marchandises venues d'Europe et disputant aux premiers commerçants européens ce que le nombre croissant de commerçants afri cains intermédiaires leur proposaient.
Quant à la question de savoir qui a profité et qui n'a pas profité du système, l'avis de l'auteur est qu'en réalité aucune des deux parties n'était vraiment satisfaite de ce système. Il y a certes eu des tentatives d'abolition de ce système mais elles ont toutes échoué parce qu'il n'y a pas eu d'alternative acceptable. L'un des aspects positifs de ce système a ce pendant été qu'il a au moins contribué à développer les liens commerciaux entre le Nigéria et le monde occidental.
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