1 - Some notes on social stratification and social change in Africa : some theoretical considerations
Corresponding Author(s) : Fawzy Mansour
Africa Development,
Vol. 3 No. 3 (1978): Africa Development
Abstract
Dans ce papier, l'auteur propose un cadre théorique d'analyse du problème de la stratification sociale interne dans le contexte des formations sociales périphériques africaines, en proie, entre autres, aux problèmes suivants à résoudre à la fois : formation de la nation — développement national — transformation sociale — libération écono mique nationale. Utilisant le concept de classe sociale comme outil d'analyse, et après avoir ramené à ses justes dimensions les prétentions couram ment avancées selon lesquelles il n'existe pas de classe sociale en Afri que, principalement en Afrique Sub-Saharienne et que par conséquent l'analyse de classe n'est pas applicable à cette région du monde ; la paysannerie africaine est indifférenciée — l'auteur note qu'aussi long temps que les pays africains restent intégrés dans le système capita liste mondial, il n'y a rien de particulier à l'Afrique qui puisse l'empê cher de connaître la formation de diverses classes sociales et les mo des de conscience de classe qui accompagnent le développement capitaliste. Il y a même, fait-il remarquer, deux circonstances favorables au renforcement de la conscience sociale de classe. D'abord, il y a laι nature transitoire de la période post-indépendance que traversent les pays africains. Cette période, qui connaît des changements sociaux accélé rés, entraînant, entre autres, la désintégration des normes coutumiè res d'existence, des habitudes de pensée..., est caractérisée par la remi se en question de tout ce qui était considéré jusqu'alors comme acquis. Et les problèmes sociaux fondamentaux finissent par émerger, occu pant une place de plus en plus prépondérante dans la, conscience sociale et dépassant même les préoccupations immédiates de situation de classe. Ensuite, il y a la nature dépendante du développement capi taliste des pays africains. Subissant tout le poids du capitalisme mon dial, et cela à la différence de ce qui s'était passé dans les pays capita listes avancés à la même période et au même niveau de développement, le capitalisme dépendant est incapable de résoudre de manière satis faisante les problèmes fondamentaux de masses. Et la convergence de ces deux circonstances amène les sections non-privilégiés de la po pulation, y compris la petite bourgeoisie, à plus de préoccupation sociale qu'à celle dictée pax leurs intérêts immédiats de classe. Avec un développement idéologique clair et approprié et une organisation conséquente, ces diverses classes peuvent ensemble faire beaucoup plus dans le domaine de la reconstruction sociale du pays que ne le feraient leurs contreparts des pays avec classes sociales plus rigides. L'auteur relève là une contradiction objective fondamentale concer nant les pays du Tiers-Monde : contradiction entre Z'énormité des forces productives potentiales et restriction et rigidité des relations de pro duction réelles périmées. Il pense que le type de reconstruction sociale susceptible de résoudre de façon conséquente cette contradiction est le développement auto-centré et self-reliant.
Poursuivant son analyse, l'auteur distingue trois types de forma tions périphériques existant actuellement en Afrique : néo-colonial, capitalisme libéral et capitalisme bureaucratique. Après avoir décrit les conditions d'émergence et de disparition propres à chacun de ces types de formations périphériques, l'auteur conclut au règne de l'alternance entre capitalisme libéral et capitalisme bureaucratique comme loi fondamentale des formations sociales périphériques. Cette loi restera en action aussi longtemps qu'un véritable développement auto-centré et self-reliant n'est pas engagé et poursuivi avec déter mination.
Download Citation
Endnote/Zotero/Mendeley (RIS)BibTeX