Au cours des deux dernières années, la vie poli- tique en Afrique de l’Ouest a été perturbée par ce que certains ont décrit comme le « retour des coups d’État militaires en Afrique »1. Entre 2020 et 2022, l’armée a pris le pouvoir au Mali, au Tchad, au Niger, en Guinée, au Soudan et au Burkina Faso. Pour certains observateurs, il s’agissait d’un retour aux habitudes africaines. La période 2000–2020 leur semble n’avoir été qu’un interlude qui a finalement dû céder la place à des événements en Afrique qui, de par leur nature, mettent à l’épreuve la promesse du mul- tipartisme et des réformes économiques néolibérales pour la démocratie et le développement. Le retour des coups d’État, dans la région de l’Afrique de l’Ouest en particulier, suggère l’échec du multipartisme et des interventions néolibérales à répondre aux attentes des citoyens en matière de démocratie et de développe- ment économique. Lire l'éditorial au complet

Publiée: mai 30, 2022

Au cours des trois dernières décennies environ, un certain nombre d’universitaires opérant sou les auspices du CODESRIA, puis de l’UNRISD, ont consacré leur énergie et leur temps à défendre la politique sociale en Afrique de la manipulation politique externe et des attaques d’intellectuels.. Ces attaques se sont manifestées sous la forme d’approches néolibérales réductionnistes qui remettaient en question le rôle de l’Etat dans le développement en général, et l’idée et la pratique de la politique sociale en particulier. L’agression externe a réduit le discours sur le développement en privilégiant les forces du marché comme facteur clé dans l’allocation des biens publics l’allocation des biens publics. Dans ce scénario, aussi bien le contexte que le sens large de la politique sociale ont été réduits et vidés à une simple fonction de « protection sociale ». Lire l'éditorial au complet

Publiée: décembre 18, 2021

Ce numéro du Bulletin est consacré à la région de l’Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement aux tentatives actuelles des dirigeants régionaux pour créer une monnaie commune. La complexité politique et économique de la région est ponctuée par des cycles de turbulences qui se manifestent, par exemple, sous la forme de longues périodes de terreur, de conflits inter et intra-régionaux et, plus récemment, de défis périodiques de santé publique sous la forme d’épidémies d’Ebola et actuellement de la pandémie de coronavirus. Certaines de ces turbulences ont des origines historiques, en particulier les processus inachevés de construction de l’État et les héritages postérieurs de la domination coloniale, qui se sont combinés ou ont accentué des réalités écologiques extrêmes qui débordent périodiquement pour aggraver la situation. La région est en effet soumise à des extrêmes climatiques, et les situations d’urgence qui en résultent ont non seulement affecté les moyens de subsistance quotidiens, mais aussi sapé les principaux secteurs productifs de la région. Lire l'éditorial au complet

Publiée: décembre 8, 2021

Les articles de ce numéro du Bulletin traitent des tendances récentes en matière de politique et de développement en Afrique. Ils sont organisés autour de trois préoccupations thématiques et d’un symposium sur les livres. Le premier thème, abordé dans l’article de ’Funmi Olonisakin, s’inscrit dans le contexte panafricain des dynamiques récentes de démocratisation, de paix et de sécurité en Afrique. Le deuxième se concentre généralement sur la politique africaine et comprend des articles de Peter Anyang’ Nyong’o et d’Issa Shivji, le premier aborde le rôle des partis politiques dans la démocratisation et le développement et le second examine l’héritage du régime sortant de John Pombe Joseph Magufuli en Tanzanie. Le troisième thème, représenté par l’article de Jìmí O. Adésínà, se penche sur la politique sociale et les leçons potentiellement transformatrices que l’on peut tirer de l’expérience de Covid-19 en Afrique. La dernière partie de ce Bulletin, contenant quatre articles, est composée d’essais provenant d’un symposium sur le récent livre de Mahmood Mamdani, Neither Settler nor Native : The Making and Unmaking of Permanent Minorities. Chacune de ces préoccupations traite d’un thème spécifique mais, collectivement, elles renforcent l’argument clé sur la politique, l’identité et le développement qui est avancé dans ce numéro du Bulletin. Lire l'éditorial au complet

Publiée: août 30, 2021

Fort de son histoire et de son héritage, le panafricanisme, en tant que mouvement pour l’émancipation des Africains, se distingue par sa vivacité, sa constance et sa capacité à surmonter de nombreux défis. Ses idéaux sont ancrés dans les valeurs fondamentales portées par des personnalités pionnières telles que Marcus Garvey, W.E.B. Du Bois, Julius Nyerere et Kwame Nkrumah, et sont toujours aussi accessibles aux généra- tions africaines successives. Des preuves de la vigueur du mouvement et de sa régénération se manifestent périodiquement dans toute l’Afrique lors des protestations prolongées contre l’abus, les violences ou les graves oppressions, au demeurant largement médiatisés, à l’égard des peuples noirs. Bien souvent, la puissance de la riposte s’incarne dans l’action d’une pluralité de personnes, aussi diverses qu’éloignées géographiquement. Ces actions forgent un front uni de contestations contre toute velléité d’oppression par divers moyens y compris les plateformes virtuelles actuelles. Dans la plupart du temps, le résultat a été un retrait tactique des forces d’oppression moyennant d’infimes réformes, ce qui peut s’interpréter comme une sorte de reconnaissance à contrecœur des exactions commises contre les peuples noirs, mais cette reconnaissance ne tarde malheureusement pas à s’effriter avec le retour à une situation plus ou moins identique. En d’autres termes, le statu quo est maintenu, et le cycle se répète de nouveau. Lire l'éditorial au complet

Publiée: juin 15, 2021

Ce numéro du CODESRIA Bulletin, le premier de l’année 2021, parait après une année au cours de laquelle les structures mondiales de production et de diffusion de connaissances ont été perturbées par la pandémie de COVID-19. L'Afrique a, jusqu'à présent, exorcisé les sombres prédictions d’un nombre incalculable de morts sur le continent. Le spectre de pauvres Africains mourants, partout ne s’est pas matérialisé. Cependant, la pandémie n'est pas encore terminée et, déjà, nous savons que, sur le continent comme ailleurs, ses effets néfastes sur la vie socio-économique et politique sont alarmants et qu’ils se feront sentir encore pendant un certain temps. Le CODESRIA n'a pas été épargné par son impact. En 2020, la mise en œuvre des activités intellectuelles du Conseil a été affectée particulièrement au niveau de sa programmation régulière, d'autant que les établissements d'enseignement supérieur, qui sont les points focaux de la plupart de ses initiatives, ont été fermés sur tout le continent, et que l’arrêt des voyages a résulté en peu ou pas de travail de recherche de terrain. Lire l'éditorial au complet

Publiée: avril 3, 2021

Ce numéro double porte sur la situation au Mali, un pays qui, depuis son indépendance de la France en 1960, a connu des décennies de violence et d’instabilité. Depuis janvier 2020, le Mali a été le théâtre d’une série d’attaques de divers groupes « djihadistes » et d’une instabilité politique interne qui a finalement conduit à un coup d’État et au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Les décennies de violence et d’instabilité au Mali ont souvent provoqué l’intervention d’acteurs extérieurs d’une manière qui a soulevé l’importante question de la nature de l’État en Afrique et de son contrat social avec les citoyens. Cette question ne concerne pas seulement le Mali. Dans un monde de plus en plus interconnecté, où une éruption dans un coin devient facilement une perturbation qui se propage ailleurs, nous ne pouvons que considérer le récent coup d’État au Mali comme une crise nationale aux répercussions régionales plus larges. Les articles de ce numéro du Bulletin illustrent clairement ce point. La dimension de loin la plus importante à cet égard est que le Mali a été le terrain de jeu de nombreux intérêts étrangers qui l’emportent parfois sur ceux des acteurs régionaux et locaux. Les querelles entre puissances européennes d’une part, et la CEDEAO et l’UA, d’autre part, en sont un exemple. Lire l'éditorial au complet

Publiée: décembre 16, 2020

This issue of CODESRIA Bulletin is divided into two; the first, a completely thematic cluster two essays on inequality and inclusive development (Jimi Adesina) and the final article on “Mandela- wash” that discusses how the statue of South Africa’s first black president, Nelson Mandela, has been used to excuse, rationalise or simply clean up abhorrent acts of abuse, injustice and plunder associated with legacies of apartheid (Robin Cohen). The first cluster of essays is key to the Council’s research agenda. These articles pick up the discussion initiated in CODESRIA Bulletin No. 1, 2020 on Randomised Control Trials and Development Research in Africa. That issue of the Bulletin elicited enormous attention and triggered conversations on different platforms from the CODESRIA community and beyond and through private communication from partner institutions. The Council continues to receive correspondence from other organisations in the global South seeking to partner in conducting extended research on RCTs and the appropriateness and applicability of the methodology to development planning in the global South. We get the sense at CODESRIA that there is a desire from our community and partners engaged in development research in the global South to launch a research program on RCTs that constitutes a front for the liberation and/or protection of the social sciences in the global South from the ravages of unethical experimentation. One pathway to realising this is contained in the call for papers on pages 22 and 28 of this Bulletin. Read the Full Editorial

Publiée: octobre 8, 2020

Publiée: août 19, 2020

Ce numéro du Bulletin revient sur des travaux en cours qui théorisent le développement économique de l’Afrique. Il porte sur le débat sur les essais contrôlés randomisés (ECR) dans la conception d’interventions de développement pour et en Afrique. Domaine renaissant de curiosité intellectuelle occidentale et d’initiative politique, les ECR ont reçu une attention renouvelée et une validation inattendue. Avec l’attribution du prix Nobel d’économie 2019 à Esther Duflo, Abijit Banerjee et Michael Kremer, ce trio a reçu le prix Nobel pour son travail d’adaptation de méthodes d’ECR dans la conception d’interventions de développement en Afrique, et a été salué par le Comité Nobel pour sa contribution majeure à la réduction de la pauvreté. Cela a catalysé des débats animés et des réfutations d’universitaires, de praticiens du développement et d’experts en politiques publiques qui se poursuivent encore aujourd’hui, y compris sur les plateformes de médias sociaux. Les débats ont porté sur les mérites de l’application d’ECR à la réflexion sur le développement sur le continent. Les interlocuteurs ont constamment tenté de contextualiser la lit- térature sur les ECR dans la sociologie historique de la production et la diffusion des connaissances, en soulignant également l’impact sur les résultats de développement. Lire l'éditorial au complet

Publiée: août 18, 2020