Ce numéro du Bulletin paraît à un moment où, l’approche de l’Afrique en matière de relations étrangères dans un monde de plus en plus multipolaire fait l’objet de toutes les attentions. Le monde entier a les yeux rivés sur la guerre russo-ukrainienne qui est sur le point de boucler son quatrième mois. De ce fait, l’avenir se discute en fonction de l’issue de la guerre et de la manière dont cette issue va le façonner. Parlant de cette guerre, les pays occidentaux ont tout fait, à travers leurs médias, pour répandre la thèse de la lutte du « bien » contre le « mal ». Ils ont ainsi tenté de mobiliser le reste du monde pour qu’il prenne parti et regarde la guerre à travers le prisme de l’hégémonie euro-américaine. Mais les efforts de mobilisation n’ont pas été très fructueux. Pour l’Afrique, en particulier, les réponses ont été divisées, de nombreux pays votant en faveur de l’Ukraine, mais n’adhérant certainement pas à la propagande occidentale globale dans laquelle la critique de la Russie est de rigueur. Ainsi, lors du vote de février à l’Assemblée générale des Nations unies, vingt-huit pays africains ont voté en faveur de la résolution visant à condamner l’invasion russe, mais dix-sept se sont abstenus et un, l’Érythrée, a voté en faveur de la Russie. Il n’a pas échappé aux observateurs que certains pays africains n’ont pas pris une position franche lors du vote de l’ONU. En y regardant d’un peu plus près ceux qui se sont abstenus, on constate qu’il s’agit principalement de pays que la Russie a soutenus pendant la guerre froide et dans leurs guerres d’indépendance contre les régimes coloniaux blancs et l’apartheid. Lire l'éditorial au complet
Publiée: juin 15, 2022