4 - Τransfer of Technology : An Overview of the Tanzania Case
Corresponding Author(s) : P. Masette Kuuya
Africa Development,
Vol. 2 No. 2 (1977): Africa Development
Abstract
Cet article procède à l'analyse des problèmes du transfert de la technologie aux pays les moins développés avec en exergue le cas tannzanien. L'auteur conçoit le transfert de la technologie comme étant l'acquisition par un pays quelconque de l'une ou d'une combi naison de deux ou trois des catégories suivantes : a) les renseignements techniques et commerciaux qui peuvent être utilisés dans le cadre de la recherche/développement de nou velles méthodes de production de biens et services et dans la commercialisation et l'achat des techniques et de leurs produits ; b) un personnel hautement qualifié capable de concevoir, de dé velopper et d'effectuer la recherche en matière de technologie et de prendre des décisions quant à l'utilisation efficace de cette technologie ; c) un équipement conçu et réalisé par l'homme incorporant des techniques avancées et pouvant être utilisé à la transformation de biens intermédiaires de production en produits finis, les quels produits sont utilisés à fournir et à développer les services et à créer de nouvelles capacités de production. De tels transferts se font à titre temporaire ou permanent, mais quoi qu'il en soit un processus d'assimilation est nécessaire afin de les adapter ou de les améliorer en fonction des ressources et des besoins locaux. S'il en est autrement, l'auteur les qualifie de « pseudo-trans ferts », de grappes de techniques « enclavées » qui ne seraient pour le pays importateur qu'un passeport vers la dépendance et l'ex ploitation. C'est la raison pour laquelle les pays en voie de dévelop pement doivent s'évertuer à créer et à développer des techniques au tochtones et mettre sur pied dans les plus brefs délais des institu tions de recherche et de formation pour l'évaluation de ces techniques. Toute technique est fonction de la base matérielle et des condi tions sociales du pays d'où elle est issue. En d'autres termes, la tech nique ne peut pas être neutre ; le développement d'une technique ré pond à une fonction objective spécifique, les conditions matérielles et les objectifs économiques et sociaux de la société (ou de la classe dirigeante de cette société) étant les déterminantes de cette fonction objective. Bien souvent, ces conditions matérielles et ces objectifs éco-nomiques et sociaux ne sont pas transférables d'un pays à l'autre, ce qui explique que des techniques qui ont fait leur preuve dans un pays donné échouent en catastrophe ailleurs. Dans la majorité de pays en voie de développement, y compris en Tanzanie, on a procédé à l'im portation des techniques sans s'assurer au préalable de la création des conditions matérielles et du cadre institutionnel nécessaire à l'en racinement et à l'évolution de ces techniques.
Les sociétés multinationales avec leur contrôle du réseau de com mercialisation et les moyens publicitaires dont ils disposent ont créé ou encouragé l'essor de modèles de consommation répondant aux besoins d'un groupe infime mais puissant de privilégiés dans les pays sous-développés. En Tanzanie, ce groupe représente à peine 5 % de la population, mais constitue la « classe consommatrice », étant le seul détenteur du pouvoir d'achat nécessaire. Ή décide du produit qui doit être fabriqué localement, et il n'est pas étonnant que les décisions soient prises en fonction des goûts et des intérêts de ce .groupe. Parmi les problèmes relatifs à l'importation de la technologie, il y a les barrières artificielles créées par les fournisseurs qui détiennent les brevets et les marques de fabrique dont la durée est indéterminée, ce qui rend toute adaptation extrêmement complexe. L'importateur est donc enfermé dans un carcan technologique qui ne lui laisse aucu ne marge de manoeuvre. D'ailleurs, il n'a aucun contrôle sur les prix qui lui sont imposés par les sociétés exportatrices. En Tanzanie, avant l'indépendance en 1961, l'importation de la technologie était de l'unique ressort de l'investisseur privé — person nes physiques ou morales ou sociétés multinationales — dont l'objectif principal évidemment était la maximalisation des bénéfices. Après l'indépendance, et notamment après la déclaration d'Aru sha, le gouvernement intervient de plus en plus dans tous les secteurs de l'économie, mais la capacité d'autofinancement locale étant encore très réduite, les sociétés étrangères continuent à dominer le secteur de l'importation de la technologie, La contradiction est flagrante ; tandis que l'objectif principal du .gouvernement c'est d'assurer le dé veloppement du pays et le bien-être de ses populations, les sociétés étrangères n'ontd'autre but que la maximalisation des bénéfices et le rapatriement de leurs recettes à l'extérieur. Une des premières industries à être créées (1964) après l'indépen dance a été une cimenterie à Dar Es Salaam. Une société mixte a été mise sur pied avec le concours d'une société étrangère et la partici pation du gouvernement tanzanien. La société étrangère était respon sable de la gestion, du choix des techniques, de la formation des res sortissants tanzaniens, etc... La technologie choisie était à forte utili sation de capital et l'une des plus modernes en Afrique de l'Est. Le combustible utilisé était le pétrole et l'électricité plutôt que le charbon dont les gisements sont importants dans le pays ; on n'a tenu aucun compte des liaisons possibles en aval ou en amont de cette industrie. Parmi les autres exemples étudiés par l'auteur, le cas de General Tyres International, une usine pour la fabrication des pneus, implan tée en Tanzanie dans le cadre de la défunte Communauté de l'Afrique de l'Est, ne semble pas mieux conçu. Tous les biens intermédiaires de production sont importés de même que les techniques et, de surcroît, les véhicules qui consomment le produit de cette usine des pneus) sont eux-mêmes importés. Il s'ensuit que la demande intérieure pour le produit en question est fonction de l'exode de devises. S'agissant du problème général du transfert de la technologie, il importe peu qu'elle soit à forte utilisation de capital ou de main d'oeuvre ; ce qui importe, selon l'auteur, c'est que cette technologie soit susceptible d'être assimilée. L'importation de techniques n'est utile que si celles-ci répondent aux besoins des masses populaires et aident à réduire la dépendance dans le cadre d'une stratégie de déve loppement autocentrée.
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