2 - Reclaiming Urban Youth Identity through Language in Kenya: The Case of Koch FM Radio

Résumé

La jeunesse urbaine kenyane des quartiers défavorisés de Nairobi est confrontée à une crise d’identité, à la privation économique, à la marginalisation dans les postes de direction et de gouvernance et à la stigmatisation générale. En outre, ces jeunes ont eu à assumer le lourd fardeau en tant que victimes et auteurs de crimes, du commerce sexuel et de la toxicomanie. Cela a conduit à l’émergence d’une variété linguistique spéciale sous la forme d’un argot urbain (Sheng) que les jeunes utilisaient initialement pour commettre leurs actes criminels à l’insu de leurs parents et des autorités. Cependant, depuis la promulgation d’une nouvelle constitution qui a élargi l’espace démocratique et créé une plus grande prise de conscience des droits et libertés individuels, la jeunesse urbaine kenyane à Nairobi a donné de nouveaux rôles au Sheng en en faisant le symbole de l’autonomie et de la créativité des jeunes. Cet article se fonde sur le cas de Koch FM initiée par les jeunes, qui est une station de radio communautaire urbaine modèle utilisant principalement l’argot urbain dans ses émissions. Grâce à cette station, les jeunes socio-économiquement défavorisés créent et entretiennent des réseaux sociaux sous la forme de groupes de soutien, de clubs de théâtre et de génération de revenus visant à créer de la richesse, stimulant ainsi l’identité grâce à une auto-expression affirmée. De ce fait, les jeunes peuvent articuler et influencer la politique sur les affaires sociales, politiques et économiques en partageant les informations concernant la santé, le VIH/sida, la représentation politique ainsi que les rôles en matière de gouvernance. Cette étude de cas démontre que le langage commun peut être un unificateur efficace puisqu’il dépasse les obstacles sociaux, économiques, religieux, ethniques, politiques et sexistes.