7 - Higher Education as an African Public Sphere and the University as a Site of Resistance and Claim of Ownership for the National Project
Corresponding Author(s) : N’Dri T. Assié-Lumumba
Afrique et développement,
Vol. 36 No 2 (2011): Afrique et développement
Résumé
Partout sur le continent africainchaque État à l’indépendance a conçu un projet national – bien que ce soit un produit de la domination impériale – visant l’édification d’un État-nation avec un agenda de développement clairement articulé. En tant qu’institution sociale, l’éducation était considérée comme nécessaire en vue de l’actualisation du projet na- tional. Le sous-secteur de l’enseignement supérieur, et en particulier l’université, est apparu comme une agence indispensable. Etant donné la politique coloniale générale d’exclusion des Africains de l’enseignement universitaire, le droit des États africains de construire leurs propres universités nationales/publiques représentait l’autodétermination à l’indépendance. Les mouvements d’indépendance des années 1950-1960 coïncidaient également avec le regain de popularité de la théorie du capi- tal humain qui stipulait que l’éducation, surtout aux niveaux supérieurs, constituait un investissement pour la réalisation socioéconomique et la mobilité sociale de l’individu, ainsi que le développement national et structurel. Depuis sa création, l’université de style occidental, qui avait été conçue à partir de l’expérience coloniale, représentait un site spécial de contestation et d’affirmation des africains pour la réalisation de leurs projets nationaux. Dans le contexte de la mondialisation, des organisa- tions internationales comme la Banque mondiale et des programmes internationaux tels que l’Accord général sur le commerce de services (AGCS ou GATS en anglais pour General Agreement on Trade in Serv- ices) sont apparues comme des mandataires des anciennes puissances coloniales avec le même objectif : influencer les politiques qui restreignent ou déterminent l’enseignement supérieur dans les pays africains. Les principaux mandants des universités africaines, à savoir les étudiants et le personnel enseignant, ont résisté à de telles violations des droits des africains à l’enseignement universitaire et à l’autonomie dans la détermination de leurs politiques nationales.
L’objectif principal de cet article est d’analyser l’évolution de l’université africaine en tant que site de la lutte continue pour l’autodétermination. Nous soutiendrons que malgré l’histoire de quelques institutions dans un petit nombre de pays, l’université africaine au XXIe siècle est essentiellement le reflet des rapports coloniaux. Ainsi, par exemple, les nouveaux programmes de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et d’enseignement à distance, et les universités privées émergentes dans le contexte du mantra de la libéralisation, seront également analysés dans le cadre des politiques de libéralisation qui ont été promues par les mandataires coloniaux mondiaux. Dans cet article, la mission publique de l’université, qu’elle soit publique ou privée, sera examinée. Nous adopterons une démarche fondamentalement historique, évaluant les acteurs et leurs transformations et mutations dans la même réalité de l’inégalité structurelle de pouvoir dans le système mondial, et diverses réponses africaines à travers la résistance et l’affirmation con- tinues. Nous traiterons la question fondamentale de la recherche de l’université publique ou de l’université ayant une mission publique pour la production de connaissances pertinentes dans les diverses disciplines, la pensée critique et les nouveaux paradigmes, ainsi que les méthodologies visant à promouvoir le progrès social au milieu des défis de la mondialisation libérale dominante et des conditions objectives des États, des sociétés et des peuples africains.
Mots-clés
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