2 - The Contradictory Position of 'Tradition' in African Nationalist Discourse: Some Analytical and Political Reflections*

Résumé

Au cours de la période post-coloniale immédiate, le nationalisme considérait la «tradition» à la fois comme la base d'une culture locale au qui devait être célébrée et mise en opposition avec la culture hég occidentale (mondialisée), mais également comme une création archa (ou manipulée) par le (néo)colonialisme occidental, afin de diviser p régner, et par conséquent , comme étant hostile à la formation de Γ É «moderne». Le discours nationaliste étatique véhiculait ainsi un concep tion idéalisée, qui comportait un sens à la fois potentiellement libérateur e Plusieurs dirigeants de la période post-coloniale se sont inspirés des d aspects de cette «tradition» idéalisée, à diverses fins politiques, dans l la construction nationale et de la légitimation de diverses fo développementalisme autoritaire (à l'exemple de Γ «Ujamaa», de Nye concept d' «authenticité», développé par Mobutu). Certaines expéri connu plus de succès que d'autres, mais de manière générale, ces te témoignent de la forte légitimité de la tradition parmi les population Aujourd'hui, rien ne prouve que cette légitimité est en déclin, malgré nationalisme étatique. Le caractère contradictoire de la notion de trad Afrique, est visible aujourd'hui à travers les opinions des universitaires dont certains pensent que la tradition constitue la base de la «décentra despotisme» hérité de la période coloniale, tandis que d'autres cons tradition comme une alternative «conviviale» à l'individualisme occiden culture mondialisante, ou comme un modèle possible d'alternative dém au libéralisme. En outre, la tradition est souvent la cible de sevères critiques formulées par le discours sur les droits de l'homme, soutenu par le féminisme libéral, entre autres. Cet article aborde ce thème central et analyse la place éventuelle de la tradition au sein d'un discours populaire-nationaliste alternatif en Afrique. Il soutient que la tendance dominante du nationalisme des années 50 60 (qui a donné naissance à la perspective étatique-nationaliste dominante au cours de la période post-coloniale immédiate) était fortement caractérisée par une conception hégémonique libérale de la politique et de la formation de l'État, et n'était donc pas en mesure de vaincre cette contradiction. Cette contribution insiste sur la nécessité d'instaurer une lutte démocratique à l'intérieur même du concept de tradition (mais également au niveau des droits que confère ce dernier) et dénonce la célébration peu critique de la tradition, en tant que culture authentique par essence, ainsi que la menace symbolisée par le discours libéral des droits de l'homme, qui porte sur des questions «dépassant ses limites» (de la tradition). Pour avoir un regard alternatif sur la «tradition» en Afrique, celle-ci doit être perçue comme une nouvelle manière de concevoir la politique (qui implique que la démocratie ne peut être mise à égalité avec les droits de l'homme). La remise en question du discours sur les droits de l'homme doit inclure un engagement majeur envers la notion de tradition, à partir de la perspective de la majorité africaine opprimée.